lundi 25 août 2014

Sans déconner

Je suis à côté du petit Buddha. Je suis ses conseils et je me lance.

"En fait, il y a une partie de moi qui désire qu'il revienne. Il me manque terriblement. En même temps, je sais que c'est impossible, et une autre partie de moi désire ne plus le revoir. Cette autre partie est même contente qu'il soit parti. Je ne comprends pas trop...."

Il note tout sur son cahier, relève le nez et me dit "c'est bien de reconnaître ça. Tu progresses, Piba, tu progresses".

Je progresse à reculons, oui.
Je ne comprends rien à mon psy...


mardi 19 août 2014

Machiste

C'est au cours d'une conversation avec une copine que soudain, j'ai compris. C'était évident, ça sautait aux yeux. A la gorge et au coeur aussi. Mais comment ai-je été aussi aveugle, comment n'y ai-je pas pensé avant... La vérité m'est tombée dessus comme un sceau d'eau glacée.

Avant que Negrito ne me quitte, nous avions décidé d'avoir un autre enfant. Un an et demi sans aucune contraception, puis rien... Mon gynéco m'avait soumis à une série d'examens médicaux, dont un en particulier qui ne se fait qu'à Santiago, particulièrement désagréable et douloureux. Pas une partie de plaisir, j'avais failli tourner de l'oeil, allongée devant le jeune et bel interne qui posait sa main sur mon bras en disant "ça va aller".

Les examens ne montraient rien de particulier, vous allez bien Madame, vos trompes ne sont pas bouchées, merci au revoir.

Pendant ce temps là, Negrito transpirait à soulever de la fonte au club de gym. Soucieux de la taille de ses muscles il se levait tôt le matin et avalait de mystérieuses poudres protéinées. Mécontent du résultat obtenu, il décida (contre mon avis) d'aller se faire piquer les fesses avec les hormones de cheval. Des stéroïdes et des anaboliques. Qui ont pour effets secondaires (outre les divers risques de diabète et autres saloperies) une diminution de la production de spermatozoïdes. Voilà...

La bonne nouvelle est que mon corps fonctionne probablement parfaitement bien.

Lorsque j'ai appelé Negrito pour lui expliquer, il a répondu "Ah je n'y avais pas pensé". Pour un dentiste qui a fait au moins deux ans de médecine générale, c'est une réponse qui vaut un paquet de cacahuètes.

La prochaine fois que j'irai voir mon gynéco, je lui expliquerai aussi. Avant d'envoyer la femme faire des examens couteux et douloureux, il pourrait poser quelques questions sur le futur papa... aux gros muscles et aux petits spermatozoïdes.

lundi 4 août 2014

Je détricote

Je venais de déposer Petitange à l'école.
Huit heures et quart du matin, embouteillages pour arriver et repartir. J'étais au stop, espérant l'automobiliste (rare) et sympa qui me laisserait passer. Il faisait froid, mais beau.

Puis la radio a passé la chanson que Negrito écoutait en boucle. En soirée, en voiture, sur le chemin des vacances, chantant de sa belle voix pronfonde. Negrito chante bien, vraiment bien. Mieux qu'il ne joue de la guitare. Negrito et ses idées farfelues, Negrito et sa bonne humeur, Negrito le généreux, Negrito le clown qui me faisait rire. Negrito, comme le zeste de citron de ma vie, celui qui vous fait frissonner et sourire, danser, allumer des étoiles dans le ciel de vos yeux.

Alors les larmes ont coulé sur mes jours. Sale amour qui ne veut pas partir. Sors de mon coeur, sors de ma vie. J'ai monté le son, et j'ai mis mes lunettes de soleil. Une maman en larmes à la sortie de l'école, ça ne le fait pas. Je pleure, je chantonne vaguement. Je n'ai pas la puissante voix de Negrito. Sale amour, sors de ma vie. Il me faut du temps pour qu'il s'en aille. Comme s'il me fallait détricoter mon histoire, faire le ménage à l'intérieur. C'est l'inverse de tomber amoureux. Ca devrait exister, dans le dictionnaire, "se désamourer". Parce que c'est un vrai travail, une vraie galère. Bien plus difficile que de tomber amoureux.

Et vous, vous faites comment pour vous désamourer ?