mardi 8 juillet 2014

Atterrisage brutal

Les vacances ont été superbes. Petitange est le roi du voyage, après 17 heures de voyage et 6 heures de décalage horaire il reste tranquille, content de voyager.

Il faut s'expatrier longtemps pour se rendre compte que la France est belle, la gastronomie est fantastique, la diversité culturelle est enrichissante, et les français sont plutòt sympathiques. Avec, en prime, la légère sensation que tout est fluide et que tout fonctionne (mis à part la SNCF). Il faut partir longtemps pour sentir à quel point certaines personnes me manquent, combien certaines relations sont importantes. Retrouver certaines vieilles choses, en découvrir de nouvelles. La France m'est devenu un pays presque étranger après 10 ans.

En partant de Paris il faisait 28 degrés. En arrivant au petit matin à Santiago, il faisait 5 degrés. Puis dans ma ville, un petit 12 degrés gris et humide. Avec, à nous attendre à l'aéroport, un Negrito inchangé : content de nous voir, cachant ses émotions, en retard, au volant d'une voiture sale où la musique heavy metal était à fond. Sa conduite me fait toujours battre rapidement des paupières et appuyer fermement les pieds sur le sol, j'avais oublié combien il roule mal et vite.

La routine revient vite, même après un mois de vacances.
Les gestes, le réveil le matin, l'organisation pour l'école...
Negrito, sa famille, ma belle mère...
Les amis, les discussions...
Avec juste cette question lancinante qui revient comme une démangeaison de piqure de moustique : Bordel, mais qu'est-ce que je fous ici, si loin de la France ?

Mon patron m'a appelée une semaine après mon retour. Pour m'annoncer qu'il ne pouvait plus payer mon salaire, les affaires vont mal. Ca, je m'en étais bien rendue compte, vu que je gère les chiffres et les tableaux.
Au choix : ou j'arrête de travailler, ou je continue mais pour la moitié de mon salaire. Temporairement. Peut-être temporairement, en espérant des jours meilleurs, voyez-vous...

Nouvelle qui m'a fait l'effet d'une bonne claque dans la tronche, ou d'un sacré coup de pied au cul. Marrant, ça fait deux fois que je me fais virer au retour de vacances... Second effet de la nouvelle, j'ai ensuite appelé certains amis, ceux qui comptent dans les moments durs, ceux qu'on compte au fil des années sur les doigts de ses mains.

Puis j'ai décidé deux trucs : d'abord je ne vais pas travailler pour la moitié de mon salaire. Je préfère récupérer les indemnités de mon licenciement économique, appelons les choses par leur petit nom. Il va falloir que mon patron fasse le gros chèque qu'il me doit légalement.

Ensuite je prends une semaine pour respirer. Je gère mon stress, je n'appelle personne pour demander du travail, parce que je ne suis pas trop en état pour l'instant. Demander du travail comme un caliméro déprimé "s'il vous plait, j'ai plus de mec, de travail, d'argent, embauchez-moiiii", ça marche pas trop. Je respire...

L'imprévu, c'est Negrito au courant qui appelle tous ses potes pour leur passer mon cv.
Attitude légèrement égoiste de sa part, mais qui a du bon : demain je passe un entretien.

Se motiver, se motiver, se motiver...

Même si l'entretien se passe bien et que je retrouve du travail, la question lancinante revient régulièrement : Bordel, qu'est-ce je fous ici, si loin de la France ?


2 commentaires:

  1. Alors. Qu'est ce qui fait que tu restes là bas ? Quels y sont les avantages ? Ce que tu y apprécies ?
    .....
    Ca va mieux toi ?
    En même temps, je te demande ça mais je te cause plus : t'es MEME PAS venue me voir !!!
    Après toutes ces années.... snif......
    Bizzz

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  2. Je me demande bien ce que je fais ici. Il fait froid, gris, tous les chiliens me prennent la tête, ici tout est compliqué... Sans Negrito je serai surement déjà partie. Mais c'est quand même le père de Petitange...

    L'entretien s'est bien passé. Je vais faire une petite note.

    Enfin, ma chère Reine : Tu sais combien je tiens à toi, des années à te lire, à suivre tes aventures, à sourire (comme une niaise) devant mon écran en lisant tes notes. Mais voilà, je n'ai pas trois mois de vacances en France avec un budget illimité. Je dois passer au moins la moitié de mon temps chez mes parents, pour qu'ils puissent profiter de leur unique petit fils (et de leur fille, quand même). Et si j'ai bien deviné, tu habites une très belle région qui est assez loin de la Bretagne...

    Ce serait très rigolo de te voir, on se connaît bien sans se connaître. Alors si je rentre en France définitivement, oui, j'irai te voir. Et je suis sûre qu'on pouffera de rire devant un café ou un bon verre de vin.

    Tiens je viens de passer chez toi, j'ai de la lecture... Tu savais que j'adore le Lindt ? Surtout la série de tablettes blanches ? J'en ai ramené au moins 2 kilos de France !! Celui à la pistache est très bon aussi ...
    Bises

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